Albert Falco a tout connu.
Les débuts du scaphandre autonome Cousteau-Le Prieur, les premières équipées, les immersions dans les Calanques d’avant-guerre, la transformation d’un dragueur de mines, la Calypso, exploratrice du Monde du Silence, du Monde sans soleil. Epaves, jardins de coraux, abysses étranges…
Cette autobiographie, rédigée avec un compagnie de route lui aussi du Commandant au bonnet rouge, est à l’image de ce que Falco a toujours donné à voir : un homme hors du commun et modeste, resté humble malgré l’immensité des aventures vécues.
Je ne m’attriste que rarement de la disparition de personnages connus. Après tout, en dehors de la marque du temps qui passe et de l’impossibilité de nouvelles créations à découvrir quand il s’agit d’artistes, ces décès ne me touchent que de loin.
Mais malgré ce qui précède, l’annonce de la mort d’Albert Falco, en 2012, elle, m’a « fait quelque chose », comme on dit pudiquement. Après le naufrage à quai de la Calypso rouillée, symbole sordide des successions manquées, j’ai eu le sentiment triste que disparaissait avec lui tout un pan de l’exploration au XXème siècle.