A propos des « Américains »2 mn de lecture

Le « tombant des américains » est une plongée peu banale, engagée, que j’ai effectuée à de nombreuses reprises et que je ne cesse de (re)découvrir sous des angles inhabituels.

Sommaire

Le tombant

Les « Américains », c’est un tombant prodigieux et vertical, une falaise sous-marine qui se situe à environ cent mètres de distance de la paroi rocheuse que surplombe le palais Maeterlinck, à la sortie du port de Nice.

En voici une modélisation 3D très spectaculaire conçue par Jérôme Piovano, un copain plongeur.

NB : clique sur l’image sur accéder à Sketchfab, qui te permettra de profiter de tous les angles.

Pour un topo exhaustif sur cette plongée particulière, tu peux suivre ce lien.

Tu peux aussi la retrouver sur les Fantaisies buissonnières à la page Nice diving de la rubrique « en scaphandre ».

Pour avoir une idée de l’ambiance qui règne aux Américains, voici une petite vidéo également filmée par Jérôme Piovano.

L'expédition Gombessa V

Si je me fends aujourd’hui d’un petit article supplémentaire à propos des Américains, c’est parce que j’ai vu sur Arte, en septembre dernier, le documentaire extraordinaire que Laurent Ballesta et son équipe ont consacré à leur incroyable aventure en Méditerranée.

Immergés pendant 28 jours à une pression équivalente à 120 mètres, ils ont pu parcourir des zones profondes inaccessibles aux plongeurs à l’air et en rapporter des images fantastiques.

La bande annonce de cette expédition est disponible au lien suivant.

Le documentaire, déjà captivant en soi, permet également d’apercevoir ce célèbre tombant, d’une manière impressionnante que je ne soupçonnais pas.

Ainsi, voici ce que je vois, moi, d’ordinaire quand, passées les belles gorgones  à 40 mètres…

… je franchis le rebord du plateau pour longer le tombant à 50 mètres…

Lorsque je prends le tombant main gauche, sur une sorte de vire marquée par un pneu dégueulasse qui sert de repère mais fait un peu tâche en ces lieux, je vois cette frêle gorgone fixée à 65  mètres au dessus de l’abysse.

Si je pars main droite, à l’envers, ce que l’on fait préférentiellement depuis deux ans, ce sont ces merveilleux buissons neigeux de corail noir qu’on aperçoit, ici photographiés par un autre copain plongeur habitué du site.

Photo : Charley Scemama

Mais gorgone blanche ou corail noir marquent aussi notre limite : les 60 mètres,  profondeur ultime de notre plongée à l’air : la narcose à l’azote deviendrait plus bas de plus en plus dangereuse à contrôler, puis, passés les 80 mètres, ce serait cette fois l’oxygène contenu dans l’air comprimé que nous respirons qui deviendrait fatal.

Alors évidemment, ce que je n’avais jamais vu, ce sont ces images incroyables prises à plus grande profondeur par Laurent Ballesta et qui donnent évidemment toute la mesure du site!

copyright Laurent Ballesta

Récemment : une macabre découverte

En 1993, trois plongeurs chevronnés s’immergent sur les Américains. Un seul, Philippe, va remonter, en payant au passage le prix fort d’un accident de décompression. Les deux autres, Christian et Daniel, vont rester au fond. Personne ne sait aujourd’hui ce qu’il s’est passé. Narcose? Problème matériel?

Trente ans plus tard, en décembre dernier, Nice Matin informe que leurs corps ont été retrouvés et remontés à la surface par la gendarmerie maritime, après avoir été découverts par deux plongeurs Tek dont l’un, Patrick Vanstraelen, est un formateur en plongée technique habitué de l’Ulysse – le bateau de Nice Diving.

France 3 Provence-Alpes-Côte d’Azur a consacré un reportage à ce dénouement incroyable.

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