En suivant plus ou moins le Rhône4 mn de lecture

Aujourd’hui, pour cette neuvième étape, je te propose de flâner entre berges du Rhônes, vergers, vignobles, industries, nationale 7, voies ferrées oubliées et autres réjouissances.

Mais d’abord, réveillons-nous avec la méthode habituelle, dite de « l’oeil à la fenêtre ». Mouais. Difficile de déduire quoique ce soit sur le temps qu’il va faire.

Passons. Sur le petit déjeuner aussi mauvais que le dîner. Et sauvons-nous en suivant un petit bout de la Nationale 7.

La piste cyclable se trouve au bout de deux kilomètres, après la voie ferrée.

J’adore les voies ferrées. J’ai l’impression en suivant les rails des yeux que je pourrais aller n’importe où : Istanbul, Irkoutsk, Pékin, Vierzon…

Je rejoins la Voie Verte peu après.

Le revêtement est encore détrempé de la veille et les feuilles mortes y sont collées, molles et presque boueuses.

Je retrouve le plat que j’ai quitté depuis la Loire. C’est agréable. Au début. Parce que, à dire vrai, j’avais déjà oublié à quel point le rectiligne peut-être ennuyeux.

Je suis à présent sur la Via Rhôna,  vélo-route qui relie le lac Léman à la Méditerranée.

La vue sur le Rhône est de toute beauté!

Et d’ailleurs, en avisant cette mise à l’eau, je me verrais bien faire un tour de kayak sur ce magnifique plan d’eau.

Je poursuis ma route. Toute droite. Bordée d’arbres aux feuilles jaunes. A un moment, j’aperçois deux chevreuils sur la piste, à environ trente mètres. Ils m’ont vu aussi et décampent avant même que j’ai pu stopper. Quelque part par là…

Sur quoi, j’arrive à Andancette. En danseuse, forcément.

Je traverse tout droit, en ignorant la piste cyclable qui fait des détours, et que je retrouve de toute façon un peu plus loin pour longer des vignes.

Ainsi qu’une cimenterie.

Peu après, je tombe sur une magnifique terrasse. Comme le soleil donne, j’en profite pour échanger le pantalon contre un short et revoir les couches supérieures. Puis je me mange la deuxième pomme offerte à la Croix de Montvieux. Succulente, comme la première.

J’arrive ensuite en vue de St-Vallier, où je flirte avec la Nationale 7 le temps d’un rond-point qui me mène à un pont, lequel me fait gagner l’autre côté du fleuve.

Depuis l’autre rive, je continue de longer le Rhône…

… au fil d’une piste pas si rectiligne, finalement, puisqu’elle sinue dans les vergers fruitiers…

… au-delà desquels ondulent les collines de vignobles…

… et qu’elle longe ensuite une voie ferrée confidentielle.

Il y a aussi ces magnifiques tournesols morts, que je trouve très beaux…

… et ces protections de jeunes pousses fruitières dont la couleur bleue, éclairée par le soleil, me tape joliment dans l’oeil.

Tu me diras : toutes ces photos… Mais tu t’arrêtes tout le temps, en fait? Oui, c’est vrai. Mais rappelle-toi que j’ai toujours aussi mal au cul. J’allie donc plaisir de l’image et récupération. Et oui.

Bien. Tout ça nous amène gentiment à la hauteur de Tournon, que j’aperçois de loin.

Je profite d’une aire de pique-nique pour achever mon gruyère et mon saucisson à l’ail, en compagnie de deux petits pains industriels fauchés au buffet du Campanile, puis je file vers Tournon, où les quais viennent tout juste d’être refaits – photo des travaux à l’appui.

Je lorgne un temps du côté des troquets…

… mais finalement, je poursuis ma route. J’ai encore trente-cinq bornes à couvrir, au moins.

Je délaisse ce superbe pont…

… et retrouve la piste cyclable.

Laquelle m’amène à Glun. 

Après Glun, ça se gâte. Je me méfie pourtant de la trace verte dont j’ai déjà abondamment parlé, mais à sa décharge, la Via Rhôna n’est pas non plus hyper claire.

En gros, se dessine sur la carte une espèce d’île en cul de sac, de laquelle il semblerait – conditionnel – possible de s’échapper en suivant un chemin rive droite.

Allons-y.

Je passe sur une passerelle, au-dessus d’une chouette rivière. 

Puis le chemin se resserre.

Je débouche sur une piste. Ouf.

Pleine de galets, cependant, qui me rappellent ceux d’hier, avant Chanas, le long de la voie de chemin de fer. Et d’ailleurs, tiens, un signe : de nouveau un passage à gué!

Okay, j’ai compris, je me suis encore fait avoir. J’enrage.

Et je fais demi-tour. En pestant. Gravement.

Je rejoins un premier pont en travaux qui me fait traverser  le Rhône, puis un deuxième pont – et ça a l’air facile en voiture, les ponts, mais ça grimpe rudement –  sur quoi me revoilà sur une voie verte, direction Valence.

Au bout d’une sorte de presqu’île, je parviens sur les rives de l’Isère.

On peut voire, à la surface de l’eau, des risées qui en disent long sur la petite brise que j’ai dans le nez depuis une demi-heure.

Rien à voir avec les Monts du Lyonnais, mais chouïa pénible quand même. Bref. J’aperçois les abords de Bourg-les-Valence.

Je contourne la centrale électrique imposante.

Et je me retrouve sur la route. Fin provisoire de la Voie Verte. Me voilà donc à circuler dans Bourg-les-Valence…

… tout ça pour contourner l’autoroute, admettons.

Mais pour que, finalement, tout ce petit trajet diverticulaire ne me renvoie quand même à la circulation. La vraie. Qui pue, avec des feux et des travaux. 

Heureusement, je trouve le moyen de m’échapper en creusant un tunnel à la petite cuiller. 

Et hop, je retombe sur la piste cyclable, qui surplombe de surcroît un joli port de plaisance.

Après quoi, il ne me reste plus qu’à quitter la Drôme par un pont.

Pour entrer en Ardèche.

Où la Voie Verte s’appelle la Voie Bleue. 

Laquelle Voie Bleue m’amène d’abord à Soyons, où j’en ai plein les pattes, d’autant que le vent est toujours contraire…

Un drame atroce s’est déroulé ici, il y a à peine un mois : un cycliste espagnol, qui bivouaquait, a été sauvagement assassiné. Faits divers aussi sordide que terrible, auquel, évidemment, je ne peux pas ne pas songer en longeant ces jardins.

Je poursuis jusqu’à Charmes sur Rhône, où j’ai réservé le seul hôtel disponible et pas trop craignos.

Au dessus du bar PMU.

Prise de possession de la piaule sponsorisée par Elle Déco…

… jolie vue sur le vieux village, cela dit.

Et là-dessus : une douche et une bière en bas. Tant qu’à dormir au PMU, hein?

En résumé

Parti à 9h00 de Chanas, je suis arrivé à 16h00 à Charmes sur Rhône.

Mon compteur m’annonce 79,39 kilomètres pour un temps total de pédalage de 4 heures 47 minutes. Et 23 secondes.

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