Navigation… à la boussole.2 mn de lecture

En route de bonne heure avec Carole, direction la Source.

Nous déposons mes vingt-cinq kilos de fourbi à la Maison Marthe, une très chouette maison d’hôtes de Saint Sauveur en Puisaye.

Carole me dépose à la Ferme du Loing puis elle repart, sans oublier de me prier de revenir entier. Oui, oui. Mais je suis déjà impatient d’en découdre, l’œil perdu sur des loin(g)tains  prometteurs.

La source n’a pas changé en trois semaines. L’eau semble même s’y être encore tarie.

Comme je l’avais prévu, également, les prés sont impossibles à traverser. Barbelés. Avec des troupeaux qui sommeillent à l’ombre.

Pas grave. J’ai pris la route…

Et zigzagué en suivant ma carte sur l’application IphiGéNie pour ne pas perdre le Loing de vue.

J’ai marché.

Marché.

Sans jamais croiser âme qui vive.

J’ai retrouvé le Loing de temps à autres, en résurgences ponctuelles. Comme ici, à la fontaine des Guittons.

Une mare assez semblable à celle de  la source.

J’ai voulu aller voir plus loin(g).

Mouais.

J’ai donc repris chemins vicinaux et sentiers noirs. Seul au monde comme sur la Route de Saint Lu.

Suivant les indications d’autres résurgences.

J’ai longé des prés bucoliques où paissaient des troupeaux.

Au bord de l’un d’eux, il m’est arrivé un truc marrant. Un troupeau de charolaises s’est mis à meugler à mon passage. Jusque là, banal.

Je leur réponds en meuglant aussi, banal également, on se marre un moment – surtout moi – puis je reprends ma route. Mais là les amis, surprise! Un bruit sourd de sabots me fait me retourner : tout le troupeau galope vers moi! Un raffut!

Je m’arrête en les regardant venir : elles me prennent sans doute pour le vacher qui vient les chercher pour le goûter.  Je leur explique que c’est pas l’heure, les filles. Meuglements TRÈS déçus.

Sur quoi, je poursuis ma quête du Loing. Je le trouve ici…

Ou là.

Pas moyen d’y tremper une pagaie. Même les orteils deviennent rétractiles à l’idée.

Parfois, dans les prés, un sillon vert sombre de joncs indique la présence de l’eau.

Allons voir à l’Orme du Pont, où j’avais forgé quelques espoirs au printemps.

Joli plan d’eau. Le Loing s’y accumule, retenu par un barrage maçonné.

Je longe la retenue jusqu’au bout.

Puis je vais voir ce que devient le Loing de l’autre côté. Hélas!

J’ai bien fait de ne pas m’encombrer du kayak…

Cap sur Saint Sauveur rive gauche, où je rejoins une petite départementale.

Avant le bourg, toutefois : un panneau sur un pont. Espoir…

Mais non. Toujours pas navigable.

J’entre dans Saint-Sauveur en montant vers la tour sarrazine.

Et je visite le musée Colette – native du lieu. Les vrilles de la vigne, lues il y a déjà longtemps, m’ont laissé un beau souvenir. Je me dis que je devrais les relire, imprégné désormais de ce paysage de la Puisaye dans lequel elle a grandi.

Puis j’enchaîne douche et sieste à la Maison Marthe, avant de profiter du joli jardin.

Sur quoi, je m’en vais trouver le restaurant conseillé par Elizabeth, mon hôtesse, puis, repu, je m’abandonne à une petite promenade vespérale dans une magnifique lumière dorée.

Je rends visite à la maison natale de Colette.

Et tombe, amusé, sur ce vieux camion qui me rappelle que j’ai moi aussi un déménagement à organiser dans une dizaine de jours.

Bien. Demain, inutile de chercher à naviguer. Le Loing sera comme je l’ai vu aujourd’hui, même après Bléneau. Je prendrai donc un taxi jusqu’à Rogny et je larguerai la terre ferme au canal de Briare. Non mais.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *