Allez, parlons chiffons.
NB : cet article fait partie d’un dossier d’ensemble consacré à la Marche Ultra Légère, accessible ici.
Une fois qu’on s’est amusé à considérer l’improbable fourbi qu’on avait prévu d’embarquer – des slips pour une semaine, deux pantalons, deux shorts, un pull, une polaire, des tee-shirts à ne plus savoir qu’en faire, un bloc opératoire de campagne, j’en passe… – nous voici prêt à reconsidérer le paquetage d’un oeil MUL. Il était temps.
Certes, tu m’objecteras que plusieurs jours de randonnée, en montagne par exemple, n’impliquent pas les mêmes choix qu’une robinsonnade dans l’Océan Indien. Mais le principe demeure le même.
D’abord, traquer tous les doublons ou les triplons, les quadruplons, etc.
Par exemple : pourquoi deux ou trois pantalons quand un seul suffit? Il est sale? Et alors! On le lave et on attend, une serviette autour des reins. Le choix d’un pantalon à séchage ultra rapide facilitera la réapparition sociale – la marque Salomon fait des choses très performantes dans le domaine. Cela étant, je ne porte pas de pantalon, la journée, à la montagne, on va y venir. Mais j’en ai un, toutefois, pour le soir.
Les sous-vêtements? Deux jeux suffisent. Ceux du jour, qu’on lessive le soir pendant qu’on enfile les autres après la douche et ainsi de suite. Idem du tee-shirt, dont le frère jumeau permet de ne pas rester torse nu pendant que l’autre sèche. Sauf si on a une jolie poitrine – stop : un homme aussi peut avoir une jolie poitrine, il est donc inutile de sortir tout de suite la potence… Où en étais-je?
Comme je l’ai écrit sur la page « marcher-léger », tout cela est de plus évolutif. Au fur et à mesure de l’expérience, on adapte, on remplace, on procède à des choix différents.
Voici ce que je porte régulièrement en moyenne montagne en mode short, mini-guêtres et tiges hautes.
Ou bien en mode pantalon zip-off et tiges basses.
De haut en bas, on trouve :
Une veste de trail Cimalp déperlante, coupe-vent et respirante : 115 grammes . Fait parfaitement l’affaire l’été en moyenne montagne. C’est le modèle Ultra skin 3H, taille M. Emballée, tient une place insignifiante. Remercions au passage l’échelle banane.
Elle est performante – la veste, pas la banane – surtout en coupe-vent, et offre de plus un très bon complément de chaleur pour un poids ridicule. Bémol : absolument pas prévue pour les gros orages, mais cela étant, à part un ciré de chez Guy Cotten, aucune veste ne résiste à une pluie battante – voir à ce propos l’article Mon secret pour lutter contre la pluie.
Plutôt qu’un polaire volumineuse et lourde, je préfère une doudoune Uniqlo ultra-light, très compressible, sans manche et taille S : 155 grammes.
Parfois, je remplace mon chèche en coton léger par un « buff », c’est à dire un tour de cou en forme de tube, en polyamide, plus chaud.
C’est moins pratique comme serviette à tout faire, mais présente d’autres avantages, notamment en gain de poids : 70 grammes. Il me tient chaud au cou si besoin, voire aux oreilles et au front si le froid est vraiment piquant – cependant que mon cou est protégé par le col montant de la doudoune.
Haut du corps
Un tee-shirt Outdoor Research, léger et fluide, qui sèche vraiment très vite, un sweat Rab à manches longues et capuche revanche, le modèle force hoody – qui a l’inconvénient de prendre les odeurs de sueur – un sweat chaud en merinos pour le soir – ou que je laisse éventuellement sous le hoody au petit matin quand ça pique un peu : marque Woolpower, modèle crewneck lite.
Le caleçon est un basique de chez Décathlon : 52 grammes. Sèche hyper aussi vite et sert en plus de maillot de bain dans les lacs quand il y a des gens. Si personne : baignade à poil, évidemment.
Suite de la revue : une paire de chaussettes. Qu’im^porte la marque. L’important, c’est de trouver le matériau parfait pour soi : ni trop chaud, ni trop fin.
Les chaussures, enfin. Choisies une taille au-dessus de l’habituelle, 42 au lieu de 41, qui tiennent parfaitement le pied.
Les tiges hautes sont imperméables et suffisamment rigide pour la moyenne montagne. Salomon Quest GTX. Déjà 2500 bornes au compteur, achetées à Vallouise parce que l’ancienne paire était totalement explosée : des Meindl tout cuir – un vieux modèle des années 90 dont je ne me rappelle plus le nom. Quand les Salomon seront mortes, je rachèterai des Meindl parce que leur imperméabilité est excellente, que leur chaussant correspond bien à la morphologie de mes pieds et que leurs semelles sont vraiment super.
Les tiges basses sont des chaussures de Trail. Salomon, modèle XA 3D. Utilisées régulièrement en forêt, en moyenne montagne pour des courses à la journée ou bien récemment dans le désert marocain (120 bornes en 5 jours). J’hésite toujours à les prendre pour un trek montagne de 10 jours ou plus : j’ai peur que mon pied glisse et que les orteils ne viennent taper contre la chaussures. J’ai déjà perdu des ongles à cause de ça. C’est douloureux et ça pourrit la suite de la rando.
La doudoune est souvent dans le sac, ainsi que la veste imperméable et le pull Woolpower en mérinos.
Short, pantalon du soir et zip-off
Mon short est un Millet à fond de culotte renforcé, taillé dans une toile légère et résistante. 177 grammes. Je l’ai depuis dix ans.
Quand je pars avec le short, pour le soir, je prends aussi un pantalon à séchage rapide : marque Salomon, modèle wayfarer. Léger, polyvalent et pratique. 245 grammes.
Mais je possède également un vieux pantalon zip-off dont les jambières se détachent. De la marque Helly Hansen, modèle Odin. Seul hic, la sensation des fermetures éclair sur les cuisses n’est pas très confortable. En revanche, le gain de poids par rapport à la formule précédente est net : en mode bermuda, le Odin ne pèse que 238 grammes et les jambières, dans le sac, pèsent seulement 135 grammes.
Le change
Un caleçon propre pour remplacer celui du jour, lavé et qui sèche et une paire de chaussettes, pour la nuit, ou pour remplacer la paire de jour vraiment sale qu’on vient de laver.
Quand vient le soir
Là aussi, en montagne, j’ai évolué. Ainsi, avant, j’emportais ces trois éléments :
Aujourd’hui, je n’ai plus que ça :
J’ai enlevé le collant chaud – inutile en alpage l’été, même avec un quilt trois saisons – et je n’emporte mes magical shoes que quand je dors en dur. Au bivouac, je leur préfère ces tongs – jetables mais réutilisables – de marque Jet Tong, achetés 2 euros et qui pèsent 43 grammes la paire. En camping dans les vallées, ça évite d’aller aux douches pieds nus sur les cailloux en grimaçant – je le sais, je l’ai fait.
Accessoires.
Là encore, j’ai revu le paquetage.
Le bandeau cache oreilles en polaire a disparu, puisque le buff évoqué plus avant le remplace. Je ne me servais pas non plus des gants : la marche réchauffe toujours les mains et ils étaient par conséquent le plus souvent inutiles. Cela étant, avant de partir refaire le GR54 en juillet 2020, pris d’un doute – la peur d’avoir froid, la peur, toujours, qui nous charge le sac – je les ai emportés : ils ne m’ont pas servi, même sur l’Aup Martin enneigé.
Le surpantalon Raidlight, imperméable et respirant de 100 grammes, n’est pas resté non plus. Je l’ai pris en revanche à vélo pour ma traversée de la France et il s’est avéré très utile et assez performant.
J’ai en revanche conservé mes incontournables guêtres stop-tout, lesquelles m’évitent de m’arrêter tous les deux cents mètres pour vider mes godasses des gravillons qui s’y glissent immanquablement puisque je marche en short. 80 grammes, toujours sur moi, jamais dans le sac. Vieux Campeur. Je dois les remplacer, des oeillets ont sauté et les fermetures éclair sont abîmées par la poussière minérale accumulées sur les sentiers, mais elles auront fait environ 1500 kilomètres. Sur les tiges basses, je n’utilise pour l’instant pas de guêtres.
Et c’est tout.