Marcher léger4 mn de lecture

Ou l’art de la MUL, comme disent les initiés, et qui désigne tout simplement la Marche Ultra Légère.

NB : tu trouveras des conseils classés par catégories d’usage en fin d’article.

Sommaire

MUL vs "mulet"

La randonnée « mulet », c’est la marche bâtée comme bourricot. Exemple en Irlande avec ton serviteur en 1985 : trois kilotonnes d’inutile fourbi. Tu vois le souci?

La MUL pourquoi faire?

Pour le confort, d’abord : dix heures de marche quotidienne à porter ne serait-ce que quinze kilos sont harassantes. Certes, le randonneur aime souffrir, c’est même à ça qu’on le reconnait, mais il y a des limites.

Pour la liberté ensuite : un sac trop lourd rendra la perspective d’un détournement insurmontable, et tu passeras à côté de tel lac hors du sentier, tel point de vue magnifique, tel village imprévu doté d’une épicerie ou d’un bar-restaurant, etc.

Pour le corps, surtout : les articulations notamment. La nature ne nous ayant pas dotés des capacités des fourmis, on s’accorde généralement à considérer qu’au-delà de 20% de poids supplémentaire ajouté à son propre poids de corps, on fait entrer toute la biomécanique en surchauffe. Je considère personnellement qu’à 15%, on y est déjà largement. Je m’astreins donc, autant que faire se peut, à ce que mon sac ne pèse jamais plus de 10% de mon poids (65 kilos). Mon petit barda ne dépasse pas les 5 kilos, sans compter l’eau et la nourriture de journée (+ ou – 2 kilos).

Pour la sécurité, enfin : dès qu’il y a du relief, le déséquilibre lié au poids d’un sac trop lourd peut avoir des conséquences fâcheuses. Un faux pas sur un pierrier pentu et  hop : hélicoptère.

Marcher léger : est-ce risqué?

Non. Pas plus que de randonner seul. Il faut juste éviter de faire n’importe quoi. S’alléger à tout prix sans tenir compte de la destination et de la manière dont on va aborder le périple peut même s’avérer catastrophique. Une randonnée hivernale avec bivouac ne suppose pas la même chose qu’un trek estival ponctué de nuits passées à l’hôtel ou en refuge. Franchir en baskets des pentes de neige dure est idiot et dangereux mais arpenter les bords du Rhône en crampons est un non-sens, à tout le moins depuis la dernière glaciation.

Tu as compris le principe.

S'alléger, d'accord : mais comment?

Derrière l’acronyme MUL se cache en fait une culture de l’essentiel, laquelle consiste à se débarrasser de toute charge superflue en interrogeant minutieusement le contenu de son bagage, en relation stricte avec l’aventure entreprise ainsi qu’avec le degré de confort qu’on souhaite conserver – ou pas. Et bien entendu, JAMAIS au détriment de sa propre sécurité.

C’est aussi une bonne façon de se débarrasser définitivement de la peur de manquer. 

Exercice mental amusant. Qui commence par l’établissement de la liste de son matériel – papier, stylo ou classeur numérique, tout est bon – puis se poursuit par la pesée de chaque élément. En général, c’est à ce stade de la pesée que ton entourage échange des regards étranges, dans un silence gêné. Quand, par exemple, tu annonces fièrement en repas de famille que ton coupe-ongles ne pèse que 13 grammes.

L’opération d’allègement, théorique, se termine par l’interrogation et la suppression de tout ce qui n’est pas strictement indispensable.

Ensuite, tu empaquètes tes affaires et tes choix, et tu les confrontes  avec la réalité du terrain. 

Voici aujourd’hui, en 2020, tout ce que j’emporte pour deux semaines de crapahute alpine en été, avec bivouac. Mon sac pèse 5,5 kilos, sans l’eau et les rations (avec, on monte de deux kilos supplémentaires). La liste est disponible ici.

NB : en 2023, mon sac est passé sous la barre des 5 kilos

Au fil des expériences

Tu vas remplacer des articles, en éliminer certains, en réintroduire d’autres qui t’ont manqué, chercher à t’alléger encore jusqu’à atteindre une limite inférieure de poids, celle qui t’es propre. C’est un peu une quête sans fin, comme le prouve cet article rédigé très récemment :

Pour achever de te convaincre, et parce que contrairement aux diètes vantées ici ou là, les résultats de la démarche MUL sont rapides et visibles, je te propose :

Un exemple parmi d'autres

En avril 2018, je me suis mis en tête d’aller de Fontainebleau à Nantes à pied par les chemins. Mon sac pesait 4 kilos pour deux semaines, en comptant un livre. Je dormais à l’hôtel ou en chambre d’hôte.

Aujourd’hui, en conservant le même sac mais en remplaçant quelques articles et fort des expériences accumulées depuis, je pense que le sac maigrirait facilement d’au moins un kilo.

Deux sites et deux marques

Il existe de nombreux sites de conseils variés. Randonner-léger est incontournable.

Je te signale également le blog-boutique d’Olivier et Anne, deux hikers belges passionnés qui importent du super matos : Trekking fox. Je leur ai acheté mon dernier sac à dos – un Gossamer Gear. Echange téléphonique super agréable sur fond de livraison modifiée du fait des grèves.

Un grand nombre de chaînes Youtube sont consacrées au sujet. Je n’en recommande aucune : tu trouveras toi-même celle dont le style te parle le mieux – et t’horripile le moins.

On trouve évidemment des tas de sites marchands, spécialisés en sports de plein air et qui mettent en avant des produits dit « ultra-légers ». C’est commercialement intelligent, parfois innovant, toujours coloré et attractif – exprès – mais tout n’est pas bon à prendre. Un plein catalogue de matos ultra-light plus tard, et te voici redevenu mulet. Par ailleurs, tu n’es pas toujours obligé d’acheter le matos le plus cher et dernier cri. En entrée de gamme super correcte, et parfois même étonnante, Décathlon fait des choses très bien à des tarifs imbattables. Il ne faut pas hésiter non plus à recourir aux sites de petites annonces : on y fait parfois des affaires exceptionnelles.

Pour acheter du neuf, voici trois marques que je te recommande. Je n’ai aucun intéressement financier à te les signaler. Ces fabricants ne m’envoient rien et ne me connaissent que comme client.

Cimalp : est une marque française basée dans la Drôme, spécialisée dans les vêtements techniques typés sports de montagne. Je trouve le rapport qualité prix excellent. Parmi les différents articles que je leur ai achetés, j’adore la matière de mon coupe-vent estival, ainsi que son poids : 110 grammes.

Sea to Summit est une marque australienne, dont les produits sont majoritairement fabriqués en Chine. Mon sac de couchage trois saisons vient de chez eux, ainsi que certains petits accessoires : mini sac à dos de complément, cuvette pliable et sacs étanches ultra-légers.

Zpaks est une marque américaine haut de gamme, qui propose des matériels réellement innovants pour un marché de niche. C’est cher, surtout si l’on compte les frais de douane, mais leurs produits et leur gentillesse sont top. J’utilise leur tente une place Plexamid.

Pour conclure

Le mieux, comme toujours, est donc de réfléchir. S’adapter aux destinations, aux contraintes et aux priorités personnelles. A moins d’une expédition autarcique en milieu sauvage, humide et froid, ton sac ne ressemblera plus jamais à une enclume de forgeron.

Pour te faire partager mes expériences dans le domaine, je te propose ci-dessous différentes catégories d’usage des articles que j’utilise pour rester léger. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *