Toujours, bien entendu, dans l’optique MUL qui nous préoccupe.
NB : cet article fait partie d’un dossier d’ensemble consacré à la Marche Ultra Légère, accessible ici.
Voici par exemple une salle bain typique de l’état d’esprit :
Pas mal, non?
Le matériel
Trois catégories : l’hygiène, la pharmacie, les opérations spéciales.
Je regroupe ces trois familles car elles correspondent entre elles : les aiguilles à coudre peuvent servir par exemple à déloger une écharde – mais JAMAIS à percer les ampoules, cf Des coches – et le savon de Marseille sert absolument à tout, comme on le verra plus loin.
Tout ce matériel trouve sa place dans ma trousse de toilette :
Marque Sea to Summit, 83 grammes sans le miroir fourni – ôté car inutile. Très pratique pour organiser le fourbi, bien plus que le simple ziploc utilisé par certains collègues MUL, même si ça rajoute quelques grammes.
Voici pour la dimension fermée :
Remercions à nouveau l’échelle banane, déjà mise à contribution dans le précédent article.
Hygiène
Une serviette en micro-fibre : la plus petite Packtowl, de chez MSR. J’en ai testé plusieurs, mais la matière de cette marque est de très loin supérieure aux autres. NB : Récemment (printemps 23), j’ai commandé un modèle chinois de 30 grammes un poil plus grand. J’attends de voir ce que ça donne. Pour l’heure : dimensions de mon mini-mini drap de bain : 35X25 centimètres. Poids sans sa pochette : 37 grammes. S’essore à mi-essuyage, comme une peau de chamois. Suffisant.
Ensuite : la brosse à dents. J’ai pris l’habitude de conserver celles qu’offrent les compagnies d’aviation. Elles sont sommaires mais très légères et me font en général deux à trois séjours. 6 grammes. NB : les machins pliables vendus par les pharmacies ne sont que des gadgets lourds pour castors juniors.
NB : pas de dentifrice. Inutile. Ce qui lave les dents, c’est l’action mécanique de la brosse, pas la mousse baveuse. On se fait assez vite à l’absence de sensation mentholée et non, on ne développe pas pour autant une haleine de chacal. Bon, si tu ne peux pas te passer de la pâte dentifrice, la marque Elmex fait des mini-tubes très commode. En n’utilisant le dentifrice que le soir, avc parcimonie, un tube tient environ dix jours.
La brosse à cheveux. 17 grammes. Basique, manche coupé. Incontournable quand, comme moi, on ne se résout pas à partir coiffé comme un marines – prononce meuhwin’s en prenant un regard bleu dur.
Un rasoir. Manche coupé lui aussi, pour les mêmes raisons que la brosse à cheveux. Mais facultatif. Depuis quelques temps, je ne le prends plus : je me rase à la fin de la rando, à l’étape finale si j’ai pu laisserdes affaires au départ d’une boucle, sinon de retour à la maison.
Une pince à tique « maison », bricolée dans une attache de pain de mie. J’ai trouvé l’idée ici : tire-tique
Un coupe ongle/lime : celui de la photo n’est pas très performant. Il brise la corne plutôt que de la couper net, ce qui ennuyeux sur les orteils, et s’avère par conséquent nettement moins bien que celui que j’utilise à la maison et que j’ai fini par prendre définitivement, pour 32 grammes de plus.
Un bâtonnet de manucure. Poids négligeable. Lavable. Sert à quantité de choses, en matière de curage.
Un mini- flacon récupéré dans un hôtel. 50ml. Contient 15 jours de shampoings biodégradables à raison d’un tous les deux jours. Plein : 35 grammes.
Deux petits pots de parfumerie dans lesquelles je mets des crèmes. Je les ai récemment remplacés par des capsules à vis en aluminium (poids encore divisé par deux, ça vire à l’obsessionnel… ) Un pot contient une crème hydratante pour le visage et une autre à tout faire, pour la sécheresse de peau. Je sais : le vrai marcheur MUL n’emporte pas d’onguent : il s’aime en papier de verre. Mais moi, franchement, non.
Papier toilette : je pars avec une base pour faire face à trois jours, puis je le « prélève » au gré des bars, des restaurants et des quelques hôtels où je descends, quand je ressens le besoin de renouer avec le confort moderne. En pleine nature, je le brûle ou je l’enterre selon les contextes pour laisser le moins de traces possibles de mon passage.
Dernier élément, LE produit miracle, qui vaut à lui seul sa photo :
Savon de Marseille. Irremplaçable!
Un morceau de cette taille pèse 52 grammes et me fait plus d’un mois : il me sert à me laver et je l’utilise également en mousse à raser, pour la lessive, et même en déodorant – je tartine les aisselles et ça tient à peu près une dizaine d’heures. Après…
Edit 2020 : j’utilise aujourd’hui des pierres d’alun naturelles – des vraies, pas les ersatz sous cloche de plastique. Je les utilise au quotidien et quand elles sont réduites, elles me font un déodorant efficace et léger que j’emmène aussi en voyage. On peut en commander facilement sur Internet.
Certains randonneurs MUL utilisent aussi le savon de Marseille en dentifrice. J’ai essayé mais la rencontre n’a pas eu lieu. Peut servir en antiseptique aussi. Suivant l’étendue de la plaie, je ne me prononcerais pas non plus.
Astuce : on aura noté le petit cordon de garcette avec son noeud de pêcheur. Cela permet tout simplement de suspendre le bloc de savon dans la douche, ou après pour le faire sécher, et cela évite aussi de le laisser filer dans le torrent. Malin.
Pharmacie
Je vais vite, la photo parle d’elle-même :
Une demi-bande auto-adhésive de type Coheban, 1 tube Scholl pour les orteils (ici, un reste de la Route Saint-Lu), une dose de désinfectant, deux dosettes de collyre nettoyant, quelques anti histaminiques, de l’Ibuprofen, quatre aspirines 500, deux compresses stériles, une bande de pansement, une mèche de Coalgan, de la double-peau. Suffisant, au début.
J’ai enlevé les ciseaux : j’en ai une petite paire sur mon couteau suisse : voir les accessoires.
Tout cela est prévu pour parer au plus pressé : en cas de complication, il se trouve toujours sur la route (à tout le moins en Europe) une échoppe abondamment pourvue en produits variés :
Opérations spéciales
Pas de chirurgie ici. Ou très modeste. Il s’agit davantage de rafistoler ou de patienter en attendant le retour à la civilisation. Le kit :
Opinel n°8. Bien affuté, un rasoir. Sert à couper le saucisson, les peaux mortes des ampoules, le petit bois pour le feu de camp, affronter des ours, etc. 47 grammes. J’ai fini par l’enlever pour lui préférer mon vieux couteau suisse Victorinox : cf. l’article accessoires pour l’explication.
Une cousette. Jamais servie mais poids négligeable. Aiguilles très pratiques pour les échardes : bien mieux qu’une pince à épiler.
Un petit rouleau de Duct Tape – adhésif à tout faire : coller, souder, étancher, sparadraper, etc. J’ai pris l’habitude d’en enrouler quelques bandes sur mes bâtons de rando, pour le cas où. Exit le rouleau, par conséquent.
4 mètres de garcette en polypropylène : corde à linge, lacets cassés, hauban de tente supplémentaire… Remplacé depuis la photo par une corde à linge Sea to summit très pratique et plus légère si on en vire la housse inutile. Quant aux lacets, s’ils sont en bon avant, aucune raison qu’ils cassent!
Une plaquette d’hydroclonazole : comprimés pour purifier l’eau, à condition que celle-ci soit claire. Tu en sauras plus en lisant l’article consacré à ce sujet. Je prends toujours une plaquette. Inconvénients : cher et ne tient pas dans le temps.
Allumettes. Imperméables ici, pour le côté Castors Juniors. Sinon, ordinaires, c’est bien aussi.
Petite boussole thermomètre de Victorinox. 13 grammes de repères en cas de panne de smartphone et donne également la température sous la tente quand ledit smartphone est en économie d’énergie, ce qui permet accessoirement de mieux comprendre pourquoi on y claque parfois des dents. La règle permet de mesurer la taille des boutons de moustiques, pour le fun.
Bouchons d’oreille. Indispensables : au-delà du retour à la civilisation, parfois bruyant, permet aussi de mettre à distance les bruits de la nature qui parasitent le sommeil. Cela étant, c’est complexe la question des bouchons d’oreille en bivouac. Une histoire de confiance et de sécurité. Il faudrait que j’y consacre un article…
Semper Fi !
Ça m’évoque un vieux sergent recruteur qui disait : « Si vous survivez à mon instruction vous deviendrez une arme, vous deviendrez un prêtre de la mort implorant la guerre. » 😁😉
Sacré meuhwin’s. Mais restons du côté de la vie et implorons plutôt la rando!
Merci Patrick pour cet article en particulier pour l’astuce du savon. Simple mais efficace.