La météo était de la partie pour ce premier jour : ni trop froid ni trop chaud, et globalement de magnifiques lumières d’automne. Je te raconte?
Sur Facebook, j’ai posté deux ou trois photos aujourd’hui et on m’a demandé où j’allais : je te renvoie donc au descriptif du projet si tu ne l’as pas encore lu.
Le long de la Seine
En quittant Fontainebleau, je suis allé rejoindre les bords de Seine à Samoreau. Le panneau d’information de l’Eurovélo route 3 – dite Scandibérique – m’a indiqué que j’étais en bon chemin.
En lisant, j’ai songé, rêveur, à la distance qui sépare Trondheim de Compostelle. Puis j’ai secoué la tête et repris mon modeste trajet. Bien suffisant!
J’ai retrouvé ensuite la petite route déserte que j’empruntais autrefois avec mon père, quand j’avais quinze ans et que nous roulions ensemble tous les dimanche matin. Inchangée, magnifique dans ses couleurs d’automne.
A Champagne sur Seine, j’ai poursuivi mon chemin sur les quais, où sont amarrées des péniches.
Puis j’ai longé le fleuve en passant dans les sous-bois.
A Saint-Mammès, capitale de la batellerie, j’ai franchi le pont sur la Seine et je suis allé attraper le canal du loing. Ça m’a rappelé des souvenirs avec le kayak!
Canal du Loing
Abandonnant la Seine, qui conflue à St Mammès, j’ai commencé à suivre le canal du Loing.
Ses péniches et son ambiance fluviale paisible.
J’ai contourné Moret en suivant le canal jusqu’à Ecuelles, puis j’ai poursuivi sur le chemin de halage, en tentant d’apercevoir le Loing, de loin en loin.
Mais autant la rivière est sauvage, autant son canal est sage. Rationnel. Industriel. Ce qui n’est d’ailleurs pas sans charme.
En regardant ma carte, sur le téléphone, j’ai songé que le canal, j’en prenais pour un moment…
Tantôt sur la rive droite, tantôt sur la rive gauche…
Vers midi, curieusement, j’ai eu faim. La pensée du sandwich au pâté, que j’avais confectionné avant de partir, m’a soudain littéralement obsédé. D’un coup. Bave, bave.
Comme une table de pique-nique apparaissait miraculeusement au soleil, je me suis attablé. Et le casse-croûte n’a pas fait un pli.
Madeleines en dessert. Ragaillardi, je suis reparti.
A Montcourt, j’ai reconnu l’écluse désaffectée que j’avais traversée en 2018, puis je suis passé sous l’autoroute du soleil, toujours aussi amusé par le décalage : si j’étais en voiture, au-dessus, je serais rendu pour l’apéro. Mais où serait le plaisir?
Lorsque je suis arrivé à Nemours, le temps s’est couvert.
Rien de méchant, juste un gros nuage photogénique. J’ai suivi le canal du Loing dans la ville, puis à la sortie.
A la hauteur de Bagneaux, j’ai retrouvé les industries imposantes construites entre canal et voies ferrées, spécialisées dans l’exploitation de la silice, dans le domaine de la verrerie optique, notamment.
Le tronçon de Bagneaux à Souppes, sans être déplaisant, s’est trouvé désagréable du fait de nuées de moucherons qui venaient s’écraser sur moi, un peu partout.
En arrivant à Souppes sur Loing, j’ai cherché à apercevoir l’île où j’avais bivouaqué le soir de la finale de la coupe du monde. Je l’ai trouvée, masquée par les arbres, entre canal et rivière, mais repérable sur ma carte. Nostalgie amusée.
J’ai passé Souppes sur Loing et sa sucrerie à l’odeur nauséabonde, que je n’ai pas photographiée, poursuivant au fil du chemin et passant sous les ponts, quand ils s’en présentait.
J’ai changé de département et je suis entré dans le Loiret.
Après Dordives, j’ai eu l’impression de pédaler à Amsterdam. Les arbres, les rambardes fines, le canal…
Joli certes, mais mon compteur m’affichait déjà plus de 60 kilomètres et si je les sentais dans les cuisses, raisonnablement, au niveau de l’assise, il en allait tout autrement.
C’est incroyable comme ça fait mal au cul, le vélo!
Je crois avoir lu quelque part que les pionniers du tour de France, au début du XXème siècle, s’enduisaient le fond du short d’une pommade à la cocaïne. Ça ne se fait plus trop, ce genre d’onguent. Dommage.
Puis, enfin, j’ai aperçu les environs industriel de Montargis.
Et je suis entré en ville, toujours en bordure du canal.
J’ai gagné l’hôtel Ibis, où j’avais séjourné lors de la descente du Loing.
Douché, après une petite séance de yoga sur la moquette pour dénouer tous les noeuds, je suis allé flâner en ville.
Dans l’une des rues piétonnes, je me suis acheté un ersatz de chèche – parce que je n’ai pris qu’un tour de cou en polaire, très bien au petit matin, mais qui me tient beaucoup trop chaud ensuite.
Sur quoi, je suis passé chez Mazet et sa boutique très « Pré-au-lard »…
Pour acheter des mazettes ivoire pistache emballées en paquet-cadeau : ça ne se fait pas d’arriver les mains vides, même dans deux semaines.
Sur quoi, j’ai profité de la belle lumière du soir avant de regagner l’hôtel en attendant le dîner.
En résumé
Parti de Fontainebleau à 9h30 ce matin, je suis arrivé à Montargis à 16 heures.
Mon compteur m’annonce 72 kilomètres parcourus, pour un temps total de pédalage de 4 heures et 22 minutes.
Merci Patrick pour ce beau reportage
Nous avons fait avec les enfants Nemours -Souppes par la même route en vélo, c’est vraiment sympa.
Je ne pensais pas qu’un Bellifontain connaissait les « Pralines Mazet », je te sous estimais !
Bravo pour tes commentaires socio, économico, géographiques que je trouve très pertinents et très bien écrits.
Bon voyage mais pas bon vent ))
Amitiés
Philippe
Salut Philippe,
Merci, je suis content que tu apprécies mes fantaisies!
A bientôt!
Patrick
Ah ! Je viens de m’installer confortablement pour te lire et profiter par procuration de ton aventure « bicyclettoïdale ». Je ne suis pas de nature envieuse, mais là tout de même… un peu. Les couleurs d’automne sont un plus autant pour toi que pour tes lecteurs.
Je passe à la seconde étape…
Merci OBG. Je m’applique pour les photos, certains sont de grands connaisseurs 😉 !
Pour le vélo qui fait mal au cul il y a erreur. C’est souvent une question de réglage.
Bonjour Isabelle,
Indéniablement. J’ai d’ailleurs passé du temps à tenter de trouver un réglage optimal, tant en recul ou avancée qu’en inclinaison. J’y suis à peu près parvenu, au bout de trois jours d’essais variés. Mais je pense que le format du cadre de mon vieux VTT n’est tout simplement pas fait pour ce type de périple. Cela étant, il m’a mené au bout tout de même!