Dans cet article en roue libre, je te propose de découvrir un itinéraire unique en son genre.
Et par la même occasion, je t’invite à assister à la construction d’un nouveau projet de la rubrique à vélo, né dans des conditions… particulières.
Du nerf (mon gars)
L’inconvénient des aventures, mêmes modestes, c’est qu’elles laissent parfois des traces indésirables. Ainsi de mon récent trek marocain qui, ajouté à quelques mauvais choix ostéopathiques, a fini par réveiller une vieille hernie discale que je pensais pourtant neutralisée par la pratique assidue du yoga.
On est peu de chose.
La douleur lancinante qui s’est récemment installée tout au long du nerf sciatique de la jambe droite est en effet sans appel. Discopathie, the return. Argh.
Compensation loufoque : sur ces images de l’IRM que je viens de passer, mon rachis lombaire ressemble à une bande-dessinée de science-fiction…
Evidemment, ce qui est moins drôle, c’est ma guibole qui me lance terriblement, jour et nuit, particulièrement dans le mollet et la malléole externe. Une sorte de crampe aiguë. Mais permanente.
Je mange donc des antalgiques qui me donnent le teint verdâtre et je garde la maison entre deux séances de kiné, allongé ou debout – assis, c’est intenable – en regardant le printemps pousser sur les ramures du jardin.
Depuis le canapé, une fois expédiés les courriels professionnels, l’ordinateur portable sur les cuisses repliées, je me promène sur Internet au gré de mes associations d’idées.
Je m’amuse tout d’abord à réviser mon matériel de randonnée, comme je le raconte dans cet article.
Tout en fomentant des projets d’évasion, histoire évidemment de tester le matériel en question.
Par exemple, j’épluche les cartes détaillées entre Queyras et Mercantour sur les traces génépi-lavande de Gérard Guerrier que j’aimerais bien suivre en juillet prochain.
Bref. Otage de ma douleur et de mon immobilisation forcée, je rêvasse, à la recherche d’une aventure à vivre quand mon rachis rebouté me permettra de nouveau de courir la campagne.
Sur ma route
La photo ci-dessus me fait évidemment penser aux nationales touristiques oubliées, auxquelles le génial site de Marc Verney, Sur ma route, rend un hommage très documenté.
J’étais tombé sur ce blog à l’époque du montage de mon trajet Fontainebleau-Avignon à vélo. Je m’y replonge aujourd’hui avec plaisir et passée la lecture de quelques articles, j’envoie un petit courriel à l’auteur, pour le remercier d’avoir compilé autant d’informations qui donnent envie de prendre les chemins de traverse, une bonne vieille carte routière sur les genoux.
Pour l’anecdote, la Michelin ci-dessus date de 1988, mes premiers road-trips. Et déjà les Alpes, évidemment!
Marc Verney me répond pour me marquer sa gratitude à son tour et me parle de la Route… buissonnière à laquelle il a consacré un article très complet et dont le nom s’accorde parfaitement avec mes Fantaisies.
En voilà une belle idée de projet!
Quoi de mieux, en effet, pour des Fantaisies buissonnières, que de parcourir cette route du même nom – et du même esprit.
A dire vrai, je l’avais déjà croisée il y a deux ou trois ans, la Route Buissonnière, et je crois même que j’avais lu l’article de Marc. Et puis, je l’ai mise de côté et finalement oubliée.
Rattrapons-nous.
La Route buissonnière
Outre le topo exhaustif que propose Marc sur cet itinéraire, créé à la fin des années 50, on apprend sur Wikipédia que « La Route Buissonnière a été conçue en 1955 à l’initiative du directeur d’une entreprise de transports de Corbigny (Nièvre), François Faussillon.«
Sur cet entrepreneur créatif, je n’ai rien trouvé. Une laborieuse Histoire de l’automobile publiée à compte d’auteur par un certain Edmé Faussillon, lequel se présente comme le fils d’un garagiste de Corbigny, m’a donné quelques espoirs hélas vite déçus par la lecture du prologue autobiographique, qui n’établit aucun lien avec l’inventeur de la route buissonnière.
Je suis donc retourné à Wikipédia, pour aller voir du côté du dessinateur du Logo, l’affichiste Charles Loupot, lequel Loupot, à la demande de son copain Faussillon, a imaginé le lapin noir sur fond blanc, bordé d’orange, qu’on voit sur les panneaux de signalisation qui balisent la route.
La Route Buissonnière a eu son petit succès autrefois. Dans les images des moteurs de recherche, j’ai par exemple trouvé ce cendrier publicitaire à sa gloire. Marrant.
J’ai déniché également une carte routière publiée par l’IGN en 1995. Il en restait un seul exemplaire d’occasion – en « bon état » disait l’annonce – que j’ai vite commandé pour peanuts. Quelques petites déchirures aux plis n’empêchent pas d’avoir un aperçu complet du trajet.
L'itinéraire
La Route Buissonnière part de Fontainebleau, donc de chez moi. Ça tombe rudement bien. Passées la Genevraye et la halle d’Egreville, elle trace jusqu’à Clamecy puis dégringole ensuite à travers le Morvan, en suivant le canal du Nivernais, avant de filer enfin jusqu’à Lyon, son terminus.
Cette vieille carte postale illustre en partie ce trajet.
Sur ma carte IGN, le tracé ne passe pas par Auxerre, contrairement à celui de la carte postale, mais on y retrouve pareillement en vignette tous les villages et les sites d’intérêt touristique qui jalonnent le parcours.
Voici ce que dit le texte de présentation qui figure à côté de la légende :
« La Route Buissonnière sillonne une partie de l’île de France, du Gâtinais, chemine en Bourgogne par la Puisaye, la Vallée de l’Yonne, le Morvan, l’Autunois, le Charolais et le Brionnais, et s’aventure dans le Rhône par la Vallée de l’Azergues.
Entre Fontainebleau et Lyon, cet itinéraire historique sur lequel un lapin éveillé, à l’oeil vif, aux oreilles pointées, prêt à bondir, vous charmera et vous guidera parmi ces contrées riches en souvenirs. »
Malgré la syntaxe hasardeuse du deuxième paragraphe, plutôt vendeur, non?
Par contre, il me faudra probablement remonter de Lyon en TGV, avec mon vélo démonté dans sa housse, et ça, c’est déjà moins attrayant.
Je grimace. Ce n’est pas tant de transporter la housse pliée sur le porte-bagage qui m’ennuie, que le retour en TGV ainsi encombré, les sacoches sur une épaule, le vélo emballé sur l’autre. La dernière fois, j’ai dû faire tout le trajet dans le soufflet parce que je n’avais trouvé nulle part où caser mon encombrant bagage. J’ai déjà raconté à quel point train+vélo=?
Bon. Je me dis aussi que je pourrais tout aussi bien remonter en pédalant par l’autre côté du Morvan. Et pourquoi pas? Tout est possible à ce stade. Je ne prévois pas ce parcours avant juillet 2024, ça laisse le temps de réfléchir.
A quoi va t-elle ressembler, cette route?
Impossible d’aller faire un repérage voiture, pour l’instant. Train et vélo, ce n’est peut-être pas top, mais sciatique et voiture, c’est carrément incompatible. L’horreur.
Me restent par conséquent les quelques images glanées sur un site de motards – et ça doit être très sympa aussi à moto. Moins sportif, peut-être, mais tout aussi bucolique.
Des petites routes à travers champs.
Des raidillons bucoliques.
Des bleds touristiques oubliés des grands axes.
Des forêts bordées de canaux.
Ces images ensoleillées me donnent évidemment envie de faire ça l’été. Avec des haltes en bivouac, pour le plaisir du plein air.
Bon. Yapluka. Plus tard.
Parce que pour l’instant, misère…
Joli projet… bucolique! L’espoir fait vivre!
Pour l’instant… bon courage!
Merci Hélène!
Bon OK, Stevenson ne figure pas parmi vos 10 ouvrages préférés, mais nul n’est parfait!!!!
Je viens de découvrir votre blog avec plisir et beaucoup d’intérêt, je m’occupe de l’itinéraire Stevenson du conseil de l’europe et de l’association locale RL Stevenson de Barbizon à Grez, nous organisons une semaine à Grez du 16 au 25 septembre ( une expo, une chasse au trésor, un cercle de lecture) peut être pourrions nous faire quelque chose ensemble sur la route buissonnière ou les voyages du le loing… si vous étiez libre à ce moment, ou plus tarrd, on peut peut être en reparler, je vous laisse mon mail, cordialement
Michel legros
Bonsoir,
Merci de votre retour et de votre proposition : pourquoi pas? Stevenson est bien représenté dans ma bibliothèque ;-). Je serai de retour fin août, je vous contacterai à ce moment-là. Bien à vous et bel été!
Patrick
Bonjour Patrick,
Je viens de faire cette Route Buissonnière que j’avais repérée un peu par hasard en 2021 en cherchant une voie cycliste sympa entre Paris et Lyon. Comme vous j’ai acheté d’occasion la vieille carte IGN, planifié le trajet avec 2 amis, et réalisé donc cet itinéraire le WE dernier sur trois jours (150 km par jours en moyenne, entre Fontainebleau et Lyon). On a pris quelques libertés avec l’itinéraire officiel pour éviter deux secteurs trop passants. Le reste de l’itinéraire était top!
Bonjour Jean,
150 kilomètres par jour, belle échappée!
Merci de votre sympathique retour. Si tout va comme prévu, je ferais ce trajet en juillet prochain. Je me permettrais peut-être au printemps si vous en êtes d’accord de vous demander quels secteurs vous avez évités et par où vous êtes passés.
D’ici là, portez-vous bien,
Patrick
Sans problème!
Cher @JBRIOUX,
auriez vous la gentillesse de partager l’itinéraire emprunté ? Nous allons faire la même chose, à trois cyclistes, en trois jours, dans deux semaines.
Amicalement,
JS
Désolé, je vois votre réponse trop tard pour vous aider…
salut a tous, nous prevoyons le parcours fin juillet. Avez vous yne trace gps complete? merci
Bonsoir Michel,
Mon article faisait part d’un projet, que je compte moi aussi réaliser en juillet prochain. Je n’ai donc pas de trace. En revanche, je crois que Jean-Baptiste avait peut-être quelque chose.
Bonne soirée!
Patrick