A propos de la Seine4 mn de lecture

Avant d’aller explorer en kayak la partie haute du fleuve qu’on appelle la Petite Seine, qui part depuis la source mais se navigue un peu plus bas, effectuons ensemble quelques repérages utiles.

Histoire de savoir où on va mettre la pagaie.

De la Seine

On a le plus souvent en tête une image semblable à celle-ci, que j’ai prise à Paris par une belle soirée de fin d’été.

Ou celle-ci, plus explicite encore, avec la Tour Eiffel qui joue les phares marins.

Or, l’indispensable Wikipédia nous apprend que la Seine est en fait divisée en 5 parties : Petite Seine, Haute Seine, Traversée de Paris, Basse Seine et Seine Maritime.

Les photos ci-dessus appartiennent évidemment à la Traversée de Paris, hélas totalement interdite aux kayaks – et d’autant plus tentante, mais c’est un autre sujet!

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Concernant la Basse Seine, à partir de Conflans et jusqu’à la Seine Maritime, la descente est déjà largement parcourue. Comme par Mathieu Tordeur, par exemple. Pas inintéressant, loin s’en faut, mais la Seine y est trop large, même belle, elle y demeure trop « fleuve » pour moi, pas assez « rivière ».

Quant à la Haute Seine, entre Montereau et Melun, je la connais déjà par coeur : je m’y suis beaucoup baigné, j’y ai appris à barrer des dériveurs et j’ai adoré y faire le zouave depuis ses cimetières de péniches abandonnées.

Et puis, traversant Melun, ma ville natale, dont elle entoure le coeur médiéval – l’île – de ses deux bras, et que j’ai longée souvent en marchant ou en courant ou bien  encore longuement contemplée depuis les ponts, la Haute Seine constitue le paysage fluvial familier de mon enfance et de mon adolescence.

La Petite Seine

Que je me propose d’arpenter dans quelques semaines, s’écoule depuis sa source, sur le Plateau de Langres, jusqu’à Montereau-Fault-Yonne, après avoir traversé plusieurs départements : la Côte d’Or, l’Aube, la Marne, la Seine et Marne, et plusieurs petites villes comme Bray sur Seine, où ma mère, née en Corrèze, est arrivée en 1946 pour rejoindre son père, facteur de son état, lequel découvrait au passage les crues locales.

Hommage aux précurseurs

Contrairement au Loing, pour la descente duquel je n’avais trouvé aucune info depuis la source – et dont la découverte avait donc un joli parfum d’inconnu – ce tronçon de la Petite Seine a été parcouru par deux kayakistes en juin 2014 : Michel et Jacques.

En cherchant comme à mon habitude des informations sur cette nouvelle aventure, je suis tombé sur leur récit en imagesOutre que leur exploration m’a conforté dans l’envie déjà ancienne d’aller voir par moi-même quelle tête a la Seine à son origine, ça m’a de plus rappelé quelques petites péripéties sur le Loing ou même sur l’Odet avant Quimper.

Des marches dans dix centimètres d’eau en tirant le fourbi…

© Michel S, Jacques S, 2014

Des franchissements hasardeux…

© Michel S, Jacques S, 2014

Des passages acrobatiques…

© Michel S, Jacques S, 2014

Des embâcles inextricables…

© Michel S, Jacques S, 2014

Mon projet

Mes confrères ont effectué leur périple mi-juin, à une période où les eaux ne sont pas encore trop basses, même s’ils ont dû souvent marcher en tirant les kayaks.

Mais de mon côté, je ne peux partir que mi-juillet. Il y aura donc sans doute encore moins d’eau, empêchant tout bonnement la navigation par endroits. Qui plus est, là où mes prédécesseurs ont mis neuf jours pour rallier Nogent, je ne dispose quant à moi que de sept jours pour tenter d’aller le plus loin possible.

Je m’épargnerai donc deux jours de ce tronçon séduisant mais fâcheux, et je partirai de Châtillon, non sans avoir auparavant salué la source, comme il se doit.

Prévisions à la louche

Descendre la petite Seine depuis Châtillon, donc. Certes. Mais encore? Jusqu’où? En parcourant combien de kilomètres par jour? En m’arrêtant où le soir? Trouverais-je camping et restaurants?

Allez hop : réglons le problème.

Je n’ai aucune idée des distances que je pourrai parcourir de l’aube au crépuscule. C’est impossible à planifier : ça dépend de tellement de facteurs. Sur le Loing, à partir du moment où la rivière est devenue à peu près navigable, j’étais parvenu à pagayer entre trente et quarante kilomètres. Jusqu’à l’épuisement – ce qui n’était pas des plus malins, mais enfin…

Je ne prévois donc aucune étape à l’avance. Je m’embarquerai avec le strict minimum, comme d’habitude, notamment pour le bivouac, et je veillerai à assurer mon autonomie pour une semaine.

Je boirai l’eau – filtrée – du fleuve et je prendrai sept jours de nourriture lyophilisée. Uniquement pour les dîners et les petits déjeuners, ce qui m’obligera à emporter mon réchaud. Le midi : je grignoterai des en-cas et des barres énergétiques.

Si je croise un terrain de camping, tant mieux. Sinon, une grève inaccessible fera l’affaire et je ferais ma toilette dans la Seine.

Yapluka.

Départ le 10 juillet pour un retour le 17 au soir, trois jours avant d’aller plonger dans les Cenotes mexicains. Si j’ai du réseau, j’essaierais de rédiger les articles au jour le jour. A bientôt!

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